lundi 20 mai 2013

[ Spécial ] - Du point de vue du marié


Même si Sandra est du genre à monopoliser l'attention, n'oublions pas que pour faire un couple, il faut être deux ! Et même s'il est plus discret que sa compagne, je doute que Ralph en est moins à dire sur leur relation.

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Ralph - Ayant perdu ma mère à 12 ans, je n'ai jamais eu réellement l'occasion de voir mon père s'épanouir dans la moindre relation. Au contraire, il avait plutôt tendance à nous mettre en garde, mon frère et moi, contre les dangers du tristement célèbre point de règlement qui stipule qu'il est vivement déconseillé dans le milieu d'avoir une relation amoureuse avec un ou une collègue de travail. Je n'ai jamais tellement aimé cette consigne, qui avais d'ailleurs jadis séparé Ivan et Sandra. Si j'avais été strict, ça aurait aussi actuellement eu des conséquences sur les relations de mes élèves, et le maître-mot dans le service aurait été " frustration ".
J'en connais une qui va encore dire que je ressemble trop à mon père. Je lui répondrai que je ressemble autant à mon paternel qu'elle ne ressemble à sa propre mère. Vous avez déjà rencontré la mère de Sandra ? Hm, j'imagine que durant le faux enterrement de Sandra, ce n'était pas le meilleur moment pour faire sa connaissance. Il n'empêche qu'on comprend pas mal de choses en regardant les deux ensemble.

On m'aurait dit il y a quinze ans que j'allais finir par épouser Sandra que j'aurai levé les yeux au ciel. Qu'elle s'en prenne à Ivan, peut être, mais je n'étais pas intéressé à l'époque par la perspective. Que ce soit elle ou quelqu'un d'autre. J'admets avoir le défaut de ne pas me soucier de ma vie privée. Quel besoin aurai-je à le faire ? Ma famille de coeur suffisait largement à ma peine toutes ces années où Sandra ne traînait pas ses bottes dans le service. Oh, mais si je devais faire une petite confidence ... J'ai fais quelques infidélités à Sandra. [  Sandra - Hein ? Quoi, déjà ? Où tu l'as cachée celle là ?! ] Ah ! J'ai eu un autre amour dans ma vie en son absence, et je la vois encore de temps en temps. [ Sandra - Rassure moi ... T'es pas mormon ?! ]

Malheureusement, Sandra n'est pas de celles qu'on oublie. Quand on s'est quitté tous les deux, elle m'a juste ouvert les yeux sur le fait que je n'étais qu'un imbécile aveugle encore beaucoup trop influencé par l'aura paternel. Je n'arrivais pas à me convaincre moi-même que c'était une bonne chose, mais j'étais surtout effrayé à l'idée que je risquais de l'embarquer dans quelque chose de difficile. Avant d'être ma femme, elle est et restera toujours une amie fidèle en qui j'ai toute confiance. Perdre notre amitié entraînerait immédiatement la perte de tout le reste. Je n'ai plus l'habitude de faire autre chose que mon travail, et j'ai encore un peu de mal à l'idée que je ne peux plus, en terme de capacités physiques, être disponible pour les autres aussi souvent que je le souhaite. Mais même si je garde encore la casquette du patron, j'aimerai cependant que vous considériez une chose : vous adressez à Sandra revient à vous adressez à moi, et vice-versa. Rien de bien nouveau par rapport à ce qui s'est fait par le passé, je crois savoir que lorsque Sandra partageait mon bureau en septembre dernier, elle était facilement reconnue sous le nom de " patronne ".
C'est étrange mais ... Au final, elle et moi ne nous sommes réellement revus que durant la période entre le 17 septembre et le 27 octobre. Un tout petit peu plus d'un mois, c'est tout ce dont elle a eu besoin pour balayer dix années d'absence physique et se faire une sacrée réputation auprès de tous ceux qui n'ont pas eu le plaisir de la connaître à la belle époque. Elle m'a été d'un grand secours, même si elle m'a reproché d'être un tout petit peu trop " solo ". Ce n'est pas tout à fait vrai. Mon rôle est de m'assurer qu'aucun d'entre nous soit pris de court sur le terrain, et refuser d'accepter la mort est un lourd défi à relever. C'est pourquoi ma véritable fonction au sein du groupe s'apparenterait plus à celle d'un phare qui éclaire la nuit et montre le chemin à suivre pour ne pas s'égarer, ou pire, se blesser. S'assurer que la voie est libre entend qu'il en faut bien un pour jeter un oeil à l'inconnu. Et je suis certain que Sandra sait très bien de quoi je parle, puisque nous avons exactement le même penchant ... Si ce dernier m'a coûté cher après mon accident, il a coûté tout aussi cher à Sandra après qu'elle ait fouillé d'un peu trop près dans les affaires de Lowell et Aleksandra. Ce qui sous-entendais avant qu'elle ait pris la liberté de fouiller dans mes affaires. Au fond, nous aurions pu courir longtemps dans ce sens si un jour nous ne nous étions pas rentrés dedans en course. Je sais qu'elle n'a voulu que m'apporter son aide, je l'ai réalisé dès le jour où je me suis retrouvé avec 40 boîtes de madeleines Bijou empilés dans mon bureau. Elle ne peut pas s'empêcher de prendre soin des autres, et nous partageons cette qualité, qui est tout autant un défaut pour nous-même. Mais je suis convaincu qu'en réunissant nos deux penchants, nous gagnons quelque chose de superbe.

J'ignore tout de ce qu'il s'est passé les deux longs mois que j'ai passé dans le coma. Je n'ai eu que des récits tardifs de toutes les occupations qui ont secoué le service à cause de mon état de santé. Mais apprendre quelques jours à peine après mon réveil le décès de Sandra restera un évènement terriblement marquant, même s'il s'avère faux aujourd'hui. Je ne saurai pas comment l'expliquer, mais ... Imaginons. Ma mémoire était alors très défaillante, et je n'arrivais pas à replacer les souvenirs intactes dans le bon ordre chronologique. Mon rapport à l'espace temps avait été bouleversé. Néanmoins, j'étais capable de reconnaître que tel souvenir s'apparentait à tel personne. Dans le cas de Sandra, j'ai très vite compris où était le problème ... Et mon premier souvenir la concernant a été le curieux entretient avec Ivan que j'ai eu peu après son départ. Sandra partit, je me suis senti terriblement indécis à son propos, mais j'avais en parallèle de grosses préoccupations professionnelles dont je connaissais le potentiel dangereux. En réalité je ne voulais pas admettre que j'étais frustré. Une attitude peu courante chez moi, si bien que tout mon entourage s'est inquiété de mon attitude pour le moins ... Agressive. C'est durant cette conversation que je me suis avoué à moi-même que j'étais encore amoureux de Sandra, et que cela devait être plus apparent que je ne le pensais au vue de la lueur que j'ai aperçu dans le regard d'Ivan.
Seulement, à mon réveil, je n'avais aucune idée d'où situer ce souvenir. Était-il récent ? Je ne pouvais que le supposer au vue de tout ce que l'idée de la mort de Sandra me procurait. Libéré de beaucoup de contraintes, dont une partie des souvenirs sur les raisons qui m'avaient empêchés de flirter avec Sandra, ce que j'ai ressenti pour elle à ce moment là s'apparente à la peine que j'ai connu après le décès de mon père. Quelque chose de fort, brutal, désemparant, profondément blessant, et qui nous laisse impuissant sur le moment. En d'autres termes, j'ai compris à quel point j'aimais Sandra en n'ayant que la moitié des moments passés en mémoire avec elle, mais en subissant quand même l'énorme choc de sa disparition. C'était ... Plutôt effrayant, et je me suis rarement senti aussi démuni de ma vie. Même si sur le coup j'avais au moins la chance de ne pas savoir ce détail. Mon attitude après la nouvelle était ... Regrettable, à mon sens. Débuter ma reconstruction mentale avec un vide aussi douloureux en tête aura eu raison pendant un temps de ma lucidité personnelle. Je n'avais jamais eu aussi plaisir à frapper quelqu'un, et je comprends maintenant beaucoup mieux dans quel état d'esprit un caractère colérique peut se mettre lorsque quelque chose ne va sensiblement pas.

Je n'ai pas eu d'autres choix que de donner ma parole à Sigurd. Je l'ai fais en désespoir de cause, mais aussi par affection. Qu'importe les beaux sentiments, du moment que quelqu'un a la vie sauve. Les menaces de cet homme ne m'ont pas plus touché que ça, et j'ai relativisé en me disant que lui-même était poussé par son amour pour Sandra. Je sais que je n'aurai jamais l'aval de son frère. J'ai conscience qu'il ne m'acceptera jamais pleinement, et ne reconnaîtra en moi jamais plus qu'un homme capable de mettre sa soeur en danger. La vie est un danger. Or nous savons désormais tous que la vie, on l'emmerde ! * Rit *

Et si Ivan n'avait pas eu idée d'avouer à Sandra que mon refus catégorique de la voir après notre retour de Calcutta n'était pas synonyme d'une querelle entre nous deux, mais que c'était son frère qui m'avait arraché la promesse de ne pas l'approcher ? Il a eu les bons mots au bon moment, et je l'en remercie. Même si Sandra a eu le réflexe un peu brutal de tout plaquer, l'avoir vue arriver ce matin de février à la propriété m'a un peu agacé. J'ignorais qu'elle savait la vérité. Je m'attendais à devoir inutilement me disputer avec elle, et ainsi aller dans le sens des plans de son frère. Ce qui aurait participé activement à ma frustration, aussi bien qu'à la sienne. D'ordinaire, quant on sait qu'on a des sentiments pour quelqu'un, mais que l'on sait tout aussi bien que cette personne a des sentiments réciproques, ce n'est pas difficile de franchir le pas. Il va falloir m'expliquer pourquoi ça a été aussi compliqué entre Sandra et moi. Mais je peux vous assurer une chose ... La quatrième fois a été la bonne. Deux fois. * Sourit *

Au vue de la réputation florissante de Sandra, j'ai tout intérêt à surveiller ce que je fais ! Et à me prémunir dès maintenant de quelques principes d'éducation de base si je ne veux pas que nos enfants soient à l'image de leur mère au même âge d'ailleurs. Ou au moins leur apprendre comment être de parfaits voleurs tout en ne se faisant jamais prendre, histoire de sauver un peu les apparences ! On ne peut pas ne pas être attaché à Sandra. Elle m'a convaincu, fait prendre conscience de choses qui me faisaient défaut, et son énergie est communicatrice. Maintenant qu'elle est ma femme, je crois que je vais pouvoir montrer à quel point moi aussi je peux me montrer jaloux. Rentrer dans son jeu, c'est ne plus pouvoir en sortir, son pouvoir attractif est addictif, et je pense que tomber amoureux d'elle une fois dans sa vie, c'est ne jamais l'oublier. N'est-ce pas Ivan ?

Enfin ... Il y a une chose que j'attends avec impatience : le jour où les enfants, nos enfants, l'appelleront pour la première fois " maman ". Il n'y a qu'à Sandra que le nom sied à merveille, et même si la maternité se fera au prix de la douleur à cause de sa maladie, elle s'en sortira, comme toujours, avec le sourire. Je me doute quand même bien que la première chose que les enfants apprendront dans leur vocabulaire sera, au choix, " Nesquik ", " Rangers " ou " Totoro " ! Mais peu importe, s'ils sont comme leur mère, et s'ils sont soutenus par toute notre famille, ils n'auront rien à craindre de la vie future.

[ Avec des parents pareils, j'espère que ces enfants ...
... Seront aussi fiers d'eux que nous sommes fiers d'avoir les meilleurs mentors qu'on puisse rêver. ]

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