lundi 6 mai 2013

Le pourquoi de l'Histoire

Nous avons tous des rêves qui nous poussent et qui nous motivent à aller de l'avant. Tout du moins, c'est ce que quelque chose ou quelqu'un nous a appris un jour, et pour la plupart d'entre nous qui ont la vraie fibre rêveuse, vivre sans notre imaginaire et l'espoir d'atteindre un but fixé de longue date revient à aller à l'encontre de ce que nous sommes. On ne peut pas abandonner du jour au lendemain ce qui nous donne un peu de bonheur au quotidien. Parfois, c'est seulement la lassitude qui tente de corrompre notre ambition, et nos rêves s'endorment un moment pour laisser place à d'autres désirs. C'est ce qui s'appelle " évoluer ", devenir quelqu'un d'autre pour espérer atteindre un autre but fixé au gré de nos envies du moment.

Mais il y a des rêves qui, bien qu'endormie dans un coin reculé de notre imagination, décident un jour de reprendre la place qu'ils occupaient jadis. Nous retrouvons alors avec plaisir ce qui était resté jusqu'ici de vagues souvenirs aigre-doux, tintés d'un brin de nostalgie issue de toutes ces évolutions successives qu'un être humain qui se cherche doit traverser. C'est ce qui explique en partie pourquoi lorsque qu'approche l'âge adulte, nous sommes tentés de jeter un oeil derrière nous, en vue de savoir comment dire adieu à toute une partie de notre vie qui est désormais révolue : l'enfance.

Alors quoi de plus beau qu'à l'aube de notre vie active, on puisse garder sans honte et sans reproche une petite partie de notre belle enfance, celle que l'on regrette tous un jour, et dont il est si difficile de se séparer pour la majeure partie des rêveurs ?

J'ai choisi de revendiquer le travail de toute une vie. Certes, c'est outrageusement orgueilleux d'employer un terme aussi fort alors que l'on atteint à peine la 20ène et ses problèmes. Mais combien peuvent me croire lorsque je dis qu'en maternel déjà, je fomentais ce petit monde bien à moi sans me douter une seule seconde, avec toute mon innocence de petite fille, que ce jeu tiré d'un caprice deviendrait bien des années plus tard la plus belle aventure dont je puisse rêver ? Cette petite fille aurait été fière si elle avait su qu'il y a des choses qui peuvent, à l'instar de son héros favori, traverser le Temps avec un grand " T ". Et pour celles ou ceux qui ne peuvent pas imaginer qu'une telle histoire soit possible, que la mémoire humaine puisse avoir des souvenirs précis de tout ce qui a pu faire merveille lorsque l'on était petit, je répondrai que ceux là manquent cruellement d'imagination. Il m'est impossible de retracer avec la plus grande exactitude les changements, les transformations, ou les nombreuses sessions de ce jeu qui a fini par me forger. Mais comme cette petit fille y croyait, les traces écrites, les souvenirs enfouies dans de vieux coffres poussiéreux et les références tout au long de son parcours y sont légions, et je n'ai aucun mal aujourd'hui à avoir une idée globale des plus grands changements scénaristiques de cette vaste histoire.

Je ne veux pas devenir célèbre. Je n'aspire pas à la gloire, ni à afficher mon supposé talent au final médiocre jusqu'à me convaincre moi-même d'être un génie. Ce serait aller à l'encontre de ce que j'ai bâti, et ce serait surtout à l'encontre de ce que je suis : discrète.

Si le titre de ce blog est étrange, il n'est pourtant pas dénué de sens. J'aime la symbolique, j'aime l'ambiguïté, j'aime ce qui n'est pas limpide du premier coup d'oeil et qui demande une certaine réflexion, voire initiation pour être correctement abordé. Faire des ponts, complexifier, comprendre pour exploiter ... Je ne trouve d'intérêt que là où il y a du défi et un terrain vierge à explorer. N'est-ce pas là le propre de l'imagination que de savoir s'adapter, créer, façonner et embellir ? Mon histoire m'a enrichie. Elle m'a permise de comprendre qui je suis, ce que j'aime, ce que je veux faire. En faisant le choix de ne rien changer à ma propre personnalité au travers d'un autre univers, j'ai pu me concerter, m'expliquer et me comprendre. Cet autre " moi ", qui est tout ce que je suis, m'a un jour permis d'avancer dans la vie réelle. Oui, mon imagination m'a sauvé. C'est pour cela que j'emploie l'expression de " Savior Sibling ", qui signifie simplement qu'à mon sens, tout ce que je peux créer est un refuge, et tous ces personnages qui n'ont guère de sens aux yeux d'inconnus, assurent la survie de tout ce en quoi je crois. C'est un double, une assurance, et ma propre garantie qu'avec cet autre " moi ", je peux réfléchir et aborder des questions auxquelles je n'ai pas encore fait face dans mon quotidien qui lui au final ne prépare pas à grand chose. Quand vient l'heure où une situation délicate se présente réellement à moi, si j'ai tôt fait de l'aborder par le biais de cet autre univers, je ne peux pas être désarmée.

J'ignore en revanche ce que veulent dirent ces étranges initiales que forme " SAVES ". Une simple pulsion de ma part ? Probablement. Il y a des choses dont on ne comprend pas le sens des années plus tard, mais si j'ai décidé un jour de baptiser cette histoire avec de simples lettres, c'est que j'avais une raison suffisante pour le faire. Il y a beaucoup d'éléments à l'intérieur de ce monde que je ne peux pas expliquer avec mes mots d'adulte, mais qui voulaient tout dire avec mes yeux d'enfant. J'aurai du mal à réunir les deux points de vues. Alors je préfère ne pas prendre de risque, et laisser une part de mystère à ces mots d'antan qui défient mon envie actuelle de pouvoir tout expliquer, tout définir, et tout modifier. Tout est malléable, tout peut subir une évolution complète ou partielle, mais avant d'aborder le moindre changement, il faut avoir des bases simples et abordables. Je vais prendre un exemple : pourquoi avoir choisie le terme de " Sauveur " ? Autant, j'ai des doutes quant à la grande ancienneté du titre de mon histoire. Autant, je suis absolument sûre que le nom donné à ceux qui travaillent au SAVES est une des premières choses qui a façonné le background tout entier. Il faut donc composer avec, tout simplement. Pourquoi en changer quand on sait qu'il y a autant de choses qui y sont connectées ? Changer une piège d'un rouage en modifie tout le mécanisme. Ici, c'est exactement la même chose.

Je ne veux me servir de ce blog que pour répertorier des traces écrites et ne pas oublier des éléments au fur et à mesure. Avoir un endroit où je peux tout recouper est plus simple que de taper des textes ci et là sur différentes plate-formes, que ce soit Facebook ou un forum. Je veux aussi faire comprendre plus en détail mon univers aux rares qui s'y intéressent, sait-on jamais qu'ils y trouvent leur compte de quelque façon que ce soit. Et puis je dois avouer que cela peut me donner l'occasion d'occuper une bonne partie de mon temps que je trouve un peu long depuis quelques semaines, et me permet de m'exercer à l'écriture ou compléter des points sombres de l'histoire. Je signal tout de même que j'ai le Bac ... Mais je dois dire que parfois, certains évènements de la vie réelle absolument sublimées par le quotidien apparaissent bien moins importants qu'on ne tente de nous faire croire lorsqu'on y réfléchit bien.

Le tout, c'est de savoir ce qui est essentiel pour nous.

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